Kant, nous a-t-on appris, a signé la condamnation de la métaphysique.
Désormais réduite à un corpus de textes à jamais clos, il nous reviendrait de l'analyser, voire de la déconstruire. Place, sur la scène philosophique actuelle, à l'herméneutique, à la phénoménologie, aux sciences cognitives, toutes choses qui ont rompu leurs amarres d'avec la métaphysique. Déclarée morte, de l'ancienne «Reine des Sciences» il ne reste que son anatomie spectrale - à savoir l'histoire de ses grands moments (Duns Scot et l'ontologie médiévale, Kant et l'ambiguïté de sa critique).
Frédéric Nef, qui reformule la question posée par Heidegger en 1929, montre l'inverse: la métaphysique est parmi nous. Nombreux sont les philosophes modernes et contemporains qui s'en réclament ou la relancent - de Russell à Mc Taggart, de Whitehead à Armstrong, de Kripke à Lewis: ils prennent pour objet la structure ultime du monde grâce aux concepts fondamentaux d'essence, d'existence, de propriété, d'objet, de monde et de possibilité.
Vivante, la métaphysique connaît à l'heure actuelle une mutation de son histoire et de son concept, qui éclaire rétrospectivement ses différents moments. Frédéric Nef, dans ce traité - genre abandonné depuis un demi-siècle -, permet au lecteur de découvrir des oeuvres trop souvent méconnues et d'ouvrir sa fenêtre sur un autre monde.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.