Depuis la fin du Moyen Âge, le liquide que l'on tire des nombreux
puits forés dans le sol de Paris, gravement pollué par l'infiltration
des eaux usées qui véhiculent ordures et immondices, et par les cimetières
qui empoisonnent la nappe phréatique, est impropre à la consommation
humaine.
Sous l'Ancien Régime, les Parisiens boivent donc l'eau de quelques
sources jaillissant dans le voisinage de la capitale, captée et amenée par
des aqueducs, et surtout l'eau de la Seine qu'on puise directement dans
le fleuve ou qui est pompée pour alimenter des fontaines. Mais Paris
manque d'eau de plus en plus cruellement.
En 1802, au Premier Consul qui lui demande ce qu'il faut faire pour
l'embellissement de Paris, le ministre Chaptal répond : « Donnez-lui de
l'eau ». Sous le Premier Empire et jusque vers 1830, l'ingénieur des
Ponts et Chaussées Pierre-Simon Girard, ancien de la campagne
d'Égypte où il a côtoyé Bonaparte, dirige la réalisation du canal de
l'Ourcq et préside à celle des canaux Saint-Denis et Saint-Martin.
Directeur des eaux de Paris, il améliore considérablement la distribution
de l'eau dans la ville, construit des égouts et fait progresser la salubrité
publique. Son oeuvre, injustement oubliée, préfigure
celle d'Eugène Belgrand sous le Second Empire.
Par ailleurs mathématicien chevronné, membre de
l'Académie des sciences, Girard est l'auteur de travaux
remarqués sur la mécanique des fluides, en particulier
sur les phénomènes de capillarité.
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