En Afrique, aujourd'hui, même les blancs ont
peur de mourir, surtout quand leur meilleur ami se
prénomme Judas. Les personnages des nouvelles de
Michel Cadence, aventuriers à leur corps défendant,
ont le cuir épais, heureusement. À flirter avec le
danger, on pourrait craindre qu'ils ne soient tentés
de jeter le bébé avec l'eau du bain. C'est mal évaluer
la force des liens qui les rattachent à ce continent.
Comme le masque dogon arraché de son contexte,
leur complainte surprend et demeure sans équivoque
: "J'ai mal à mon Afrique, qui m'y ramènera ?"
Si quelques-unes des huit nouvelles sont, en réalité,
les récits d'événements qui ont bouleversé la vie de
l'auteur, il n'en demeure pas moins que le passage
de ces histoires intimes au crible de la fiction les
propulse au rang de délicieux mensonges que l'on
savoure... passionnément. En définitive, il n'y pas de
morale à ces délits d'écriture, sinon cette vérité
simple : "si les secrets finissent par se révéler, les
évidences, elles, restent invisibles".
Kangni Alem
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