Malades de la dette

Malades de la dette

Critique systémique de l'économie politique

Il est grand temps de nous libérer d'un prêt-à-penser qui nous entraîne dans une impasse tragique. Dans le monde d'après la pandémie, la plupart des politiciens, économistes et journalistes financiers agiteront à nouveau le spectre du remboursement de la dette et de l'austérité budgétaire. Ils n'ignorent pourtant pas que depuis l'Antiquité on annule les dettes socialement et politiquement insupportables. Mais ils sont obnubilés par la croyance atavique selon laquelle le capital financier serait à l'origine de l'investissement. Or c'est au contraire l'investissement qui nourrit le capital, à partir de la création monétaire mobilisant le travail. La croyance en des ressources naturelles gratuites et illimitées, héritée du XVIII^e siècle, a conduit à considérer la productivité comme infinie. Bien que nul ne conteste plus la finitude des ressources planétaires, le management continue quotidiennement d'exiger des producteurs qu'ils accroissent leur productivité. Le résultat est un déficit écologique qui se creuse, associé à une chute de la productivité moyenne et à des désordres psychiques, sociaux et économiques croissants.

La mondialisation et le culte illusoire du « marché » multiplient les pollutions et dégradent les conditions sociales. La créance du capital déprime l'emploi, dégrade le travail et tend à le transformer en un esclavage multiforme. Seuls la dépense publique et un crédit gratuit, financés par la banque centrale, ainsi qu'une productivité en harmonie avec les cycles naturels nous guériront de ces mortelles déraisons.