"La République actuelle, la République de 1896,
me plaît et me touche par sa modestie. Elle
consent à n'être point admirée. Elle n'exige que
peu de respect et renonce même à l'estime. Il lui
suffit de vivre. Tant qu'on n'attente point à sa
vie, et qu'on n'en veut qu'à son honneur, elle est
débonnaire. Un gouvernement de ce caractère
m'agrée et me rassure. Tant d'autres furent
impitoyables par amour-propre ! Tant d'autres
assurèrent par des cruautés leurs droits, leur
grandeur et leur prospérité ! Tant d'autres
versèrent le sang pour leur prérogative et leur
majesté !
Elle gouverne peu. Et, puisqu'elle gouverne
peu, je lui pardonne de gouverner mal. Je
soupçonne les hommes d'avoir, de tout temps,
beaucoup exagéré les nécessités du gouvernement
et les bienfaits d'un pouvoir fort. Si l'on
découvrait enfin l'inutilité de tout gouvernement,
la République de M. Carnot aurait préparé
cette inappréciable découverte.
Ainsi parla M. Bergeret, maître de conférences
à la Faculté des lettres.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.