L'instinct distal
...une eau inassouvie déborde submerge les malentendus
entre rêve et imagination à heure fixe
elle devient travestie
devant une grande affiche
un jeune homme sur le quai attend un train analogique
mon regard l'encadre il devient une affiche virtuelle
ma pensée libre désaltérée le recueille
pour le marquer dans ma mémoire pigmentée...
La plongée de Hoda Adib est irréversible, nul obstacle ou crainte ne ralentit
sa quête d'une extrême tension libératrice. Son chant poétique n'est pas dans
la séduction, mais dans le frottement de l'indicible avec une réalité abrupte, au
bord tranchant de l'équilibre. Ne cherchant pas l'esthétique dans son atelier,
elle s'en trouve plus concentrée dans son geste, sa manipulation des origines,
plus à l'écoute de la moindre rumeur qui remet en question le grand sens
accordé à la nuit, au jour, à l'être humain. L'instinct Distal montre à quel point
nous sommes écartelés entre une pulsion vitale et le jeu des miroirs et des
impasses. Ainsi l'enfant est d'ores et déjà pris au piège de l'aile protectrice de
sa mère qui représente l'ordre incompris : la mère appelle l'enfant et lui dit de rentrer
dans un rêve de nuit trouée... il crie sans être entendu. Cela évoque le révolté lumineux
de Charleville, AR, dont la peau a été littéralement arrachée par l'errance,
cette autre face du poème qui tranche dans le vif. Hoda Adib a compris très
tôt ce déchirement et la distance qui est à la fois un instrument de précision
et un précipice. L'espace de dedans en une langueur apaisante persévère sa destinée sans
issue. L'issue du poème est dans le poème qui possède plusieurs strates et des
percées secrètes, il est le labyrinthe même et le fil d'Ariane.
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