En deux décennies, la libéralisation financière a mis les marchés sur le devant de la scène. Plus visibles, ils sont loin d'être devenus plus populaires. Leur jeu est souvent jugé destructeur : la stabilité sociale serait remise en cause par l'austérité qu'ils imposent et l'emploi menacé par la rentabilité qu'ils exigent. Globalisés, ils mettent firmes comme Etats en concurrence et apparaissent comme le bras armé de la mondialisation. Au point qu'en Europe, ceux qui contestent la "globalisation" en ont fait leur principale cible. Cette vision de marchés financiers ennemis de la croissance est-elle fondée ?
A cette question, la présente étude amène une réponse nuancée. Les marchés facilitent l'allocation de l'épargne entre entreprises, entre secteurs, entre pays, comme la redistribution des risques liés à son investissement. Ils mettent ainsi à la disposition de nos économies un mécanisme indispensable à leur dynamisme. Ce mécanisme n'a toutefois ni la puissance ni la robustesse que lui prêtent ses plus ardents défenseurs. Ignorer ses limites conduit régulièrement à de graves crises...
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