Sous la Monarchie de Juillet, une partie de l'élite catholique se
mobilise pour obtenir la liberté d'enseignement secondaire. Cette
campagne, sous la direction du comte de Montalembert, aboutit à
la loi Falloux en 1850, sous la Seconde République. Le présent
ouvrage retrace les étapes de ce combat et se situe au croisement
de plusieurs domaines, inextricablement liés. Le domaine de
l'histoire scolaire d'abord, puisque les polémiques permettent de
revisiter les conceptions à l'oeuvre en matière d'enseignement,
tout spécialement, et bien avant l'invention de la laïcité, dans
leurs tensions avec les traditions religieuses. Le domaine politique
ensuite, puisque cette première «question scolaire» met
en jeu le «gouvernement des esprits» en recherche d'un nouveau
magistère à même de consolider l'édifice social. Le domaine
religieux enfin, car cette lutte a mobilisé clergé et laïcs au nom de
l'existence d'une opinion catholique : trop communément attachée
à l'histoire du catholicisme libéral, cette lutte révèle surtout
les ambiguïtés et les divergences, la pluralité des catholiques face
à la société post-révolutionnaire. En ces différents champs, la
campagne pour la liberté d'enseignement a été un laboratoire où
se firent jour les grandes fractures qui devaient ensuite caractériser
la société française contemporaine dans ses liens avec le
catholicisme : là, se dressèrent l'une contre l'autre des chaires
ennemies.
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