L'histoire de soi et des autres est créatrice du passé qu'elle recompose, du présent qu'elle identifie et de l'avenir qu'elle fonde en un élan commun. Elle est à la fois connaissance et expérience ; elle s'apprend, s'enseigne et se vit. Cette vérité du monde s'incarne évidemment dans les pays où l'on parle arabe. En Mésopotamie, sur la côte syro-palestinienne, dans la vallée du Nil et au Yémen, là où l'eau a permis de féconder la terre, se sont épanouies d'antiques civilisations qui ont précédé les nôtres... Le Maghreb punique, romain et islamique a été lui aussi arrosé par les vents marins. Aujourd'hui, ces zones sont surpeuplées. Leurs habitants ont dû s'adapter à la modernité importée de l'Europe industrielle par la réappropriation de leurs propres civilisations ; à l'intérieur des frontières tracées au début de ce siècle, ils ont tenté de définir de nouveaux modes de regroupements transcendés par l'idéal unitaire de l'islam ; depuis quarante ans, la multiplication des hommes broie les structures sociales dans les migrations et dans les marginalisations urbaines, mais contribue à provoquer l'espoir de soi par l'appel à la foi religieuse et aux immenses solidarités qu'elle suscite.
Dans ces ruptures et ces renouvellements, une histoire créatrice est-elle possible ? Comment les Arabes assument-ils-l'histoire ? Qu'est-ce qui fonde la conscience historique en terre d'islam ? Le passé est-il perçu comme un âge d'or unitaire dont on conserverait la nostalgie ou comme un moment du développement humain permettant de se repérer dans l'espace et dans le temps ? Peut-on écrire une histoire qui ne soit pas que justification des Etats, voire des régimes en place, mais laisse la mémoire collective s'affirmer dans l'acceptation du présent ?
Les analyses des auteurs répondent à ces questions.
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