Succédant aux Années folles, les années 1930, entre la crise économique de 1929
et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, sont une décennie sombre.
Des régimes s'installent ou se consolident, autoritaires, voire totalitaires, souvent
guidés par des «chefs» qui leur donnent leur nom : franquisme en Espagne,
stalinisme en Union soviétique, national-socialisme en Allemagne, fascisme en Italie.
En dehors de traits semblables de gouvernement, une idéologie leur est
commune : la volonté de créer ce qu'ils appellent tous un «Homme nouveau»,
à l'extrême par la rééducation sociale et par l'élimination des classes «bourgeoises»
(URSS), mais aussi par une politique raciale d'élimination des peuples déclarés
«dégénérés» et des êtres dont la vie est jugée «indigne d'être vécue» (Allemagne).
Cette idéologie qui touche directement à l'image que nous nous faisons de
l'homme et de sa représentation, atteint bien sûr le domaine de l'art. Les années
1930 sont à la fois une époque où l'on représente un homme sain, vigoureux,
athlétique, sportif, «eugénique», mais aussi une époque où les courants de
l'avant-garde, expressionnisme et surréalisme, sont proscrits. D'une part, on fait
appel aux exemples «éternels» de la beauté grecque «indépassable», de l'autre,
on interdit les représentations jugées malsaines ou «dégénérées».
Les années 1930 commencent par une rêverie plus ou moins innocente
sur le thème de l'oeuf originel, de la germination, de la croissance harmonieuse
d'un tissu tout à la fois biologique et social, mais elles s'achèvent sur les cadavres
des camps de concentration que découvriront, effarées, les armées de libération,
en 1945.
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