Du 2 novembre 1804 au 16 mai 1805, Pie VII effectue le plus
long voyage d'un pape en France. Venu pour sacrer Napoléon, il
rencontre des foules immenses qui réclament sa bénédiction et
donne des audiences innombrables. Son trajet permet d'examiner
«en coupe» la différence entre religiosité italienne et religiosité
française au lendemain de la Révolution.
Sa venue, qui contribue à la «romanisation» de la piété des
catholiques français et renforce la dévotion pour le pape, est
utilisée par les pouvoirs publics pour légitimer la dynastie
napoléonienne et lutter contre la Petite Église.
Le pape souhaite rétablir l'unité du catholicisme en réconciliant
les évêques constitutionnels. Il tente aussi d'améliorer la situation
matérielle de l'Église et de recouvrer les légations perdues à
Tolentino. Souverain, il administre à distance ses États -où sévit
une épidémie tandis que Rome subit une terrible inondation du
Tibre- avec l'aide de Consalvi.
Des sources très diverses (mémoires, tableaux, gravures et
médailles...) montrent que le souvenir de ce séjour, conservé
durant tout le XIXe siècle, a contribué à la transformation de l'image
du pontife romain dans l'opinion publique française où Pie VII
laisse l'image d'un bon père et d'un prêtre pieux.
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