Le lendemain de l’enterrement du marquis de Vilers, il y avait grande rumeur à la porte Montmartre, devant un cabaret qui avait cette enseigne bizarre :
Au sergent recruteur.
Une centaine de jeunes gens de quinze à vingt ans, appartenant pour les deux tiers à la classe ouvrière, et pour le tiers restant à la caste boutiquière et à la bourgeoisie de Paris, se pressaient aux abords du cabaret.
Un tambour des gardes-françaises avec son habit blanc à parements bleus, son tricorne et sa perruque poudrée, battait le rappel, et parfois, entre deux roulements, dépliait une grande pancarte et lisait à haute voix l’avis suivant :
« Monsieur le marquis de Langevin, mestre de camp, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et colonel-général du régiment des gardes-françaises, fait assavoir :
1° Que, par ordonnance du roi, contresignée par Son Excellence le secrétaire d’État au département de la guerre, le régiment des gardes-françaises vient d’être augmenté de deux compagnies ;
2° Que, les cadres de ces compagnies ayant été formés et chaque officier pourvu de son emploi, il est nécessaire de compléter l’effectif ;
3° Que les jeunes gens qui désirent servir peuvent s’adresser, soit directement à M.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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