Autour de 1900, la «méthode juridique» fit l'objet de vives controverses
dans le monde occidental. De nombreuses approches critiques du droit
en Europe et aux États-Unis dénoncèrent la cécité du formalisme juridique à
l'égard des réalités individuelles et sociales. Le «positivisme», qui ne s'était
imposé pleinement qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, se trouva sous
le feu croisé des critiques. Les réformes à apporter jaillirent en nombre partout
sur les deux continents. Ces nouvelles idées furent des réactions radicales qui
déstabilisèrent l'ordre des conceptions du droit établi au XIXe siècle.
Aujourd'hui, nos théories et nos pratiques, nos doctrines et nos jurisprudences
sont les héritières du «moment 1900», rupture dans la pensée juridique
occidentale, qui marqua son passage de l'âge classique à l'âge moderne. C'est sur
ces héritages que des intervenants venus d'Europe et des États-Unis se sont penchés,
chacun dans leurs domaines respectifs (la philosophie, le droit, l'histoire,
la sociologie et l'anthropologie), au cours du second colloque international du
Centre de droit public comparé de l'université Panthéon-Assas qui s'est tenu à
Paris les 28 et 29 mai 2015.
Les interventions consignées dans cet ouvrage permettent de prendre la mesure
des transformations induites par ce «moment 1900» et de comprendre
pourquoi il interroge encore les juristes, qu'ils soient législateurs, juges, avocats,
professeurs, en Europe comme aux États-Unis.
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