«Suis-je réellement idiot, la mouche ? Je crois qu'il n'y a eu
que Gérald, le deuxième mari de Nathalie pour en douter. Mon
projet de mort est un projet d'idiot, mon amour pour Nathalie est
un amour idiot. Je ne connais personne de plus égoïste que cette
fille qui me traite avec cruauté depuis l'école primaire. Je lui
accorde mille circonstances atténuantes, je lui pardonne tout ! (...)
Elle ne me maltraite pas pour ce que je suis, elle me maltraite
pour ce que je représente. Je paye pour tous les mâles et je
l'accepte. Les hommes me font peur, j'en ai souffert autant
qu'elle. Nathalie n'est pas heureuse et elle le serait encore moins
si elle ne disposait de moi en permanence, offert en exutoire.»
Le Moche et la Mouche : une tragédie classique... dans
la "France d'en-bas" ! La règle des trois unités y est scrupuleusement
respectée.
Unité de lieu : le garage d'une "maison de maçon", dans la
banlieue de Bourg-en-Bresse.
Unité de temps : les jours de grève d'un centre de tri postal.
Unité d'action ; l'anti-héros, Bernard, prépare avec minutie son
"arrêt de vie". Il a prévu une mise en scène grandiose, inspirée des
somptueux tombeaux de Marguerite d'Autriche et de Philibert le
Beau, joyaux de la flamboyante église de BROU.
La confidente : une mouche ! Une petite Fannia cannicularis.
Au travers de ces confidences, Bernard Chatelet nous
entraîne dans le désert affectif, la grande solitude d'un homme
qu'on aimerait croire unique.
L'humour - souvent noir - la dérision, le style pamphlétaire
pour fustiger les travers de notre société, le dénouement
inattendu, rendent ce roman passionnant.
Assurément, après lecture, on ne peut plus considérer les
mouches d'un même oeil !!
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