La France, pays le plus nucléarisé au monde, manifeste à l'égard de
l'atome un étrange paradoxe. Tout en frémissant d'horreur à l'évocation
de la bombe et des problèmes écologiques posés par l'industrie
nucléaire, elle accorde un large consensus au nucléaire civil et militaire.
Où trouver les racines de cette attitude ? Est-ce la nécessité de
redresser le pays et de lui rendre sa dignité à la Libération qui a suscité
un enthousiasme général pour la science et la technique ?
Dès 1945, le «gaullisme technoscientifique» et le communisme militant
du prix Nobel Frédéric Joliot-Curie s'allièrent pour fonder le
Commissariat à l'énergie atomique (CEA), tandis que les journalistes
et les artistes vantaient en choeur les futurs bienfaits de l'atome pour
l'humanité.
À cette communion progressiste succédèrent bientôt l'ère du soupçon,
puis de la défiance envers la «civilisation de la puissance» et l'équilibre
de la terreur. Cette période où l'atome n'avait pas encore perdu
son innocence a profondément marqué l'imaginaire français.
Soixante-dix ans après Hiroshima et la création du CEA, ce livre
unique par la nouveauté et l'exhaustivité de ses sources donne pour
la première fois à comprendre l'histoire, singulière et troublante, du
mariage de la France et de l'atome.
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