Avec les progrès de l'imprimerie, de la lecture et de l'instruction,
les almanachs connaissent leur âge d'or au XIXème siècle. Proposé
pour un prix modique, posé sur la cheminée ou un rebord
de fenêtre, l'almanach est alors souvent le seul imprimé qui entre
dans le foyer. Lu à la veillée, il s'inspire et se nourrit de la littérature
populaire et la colporte.
Avec son Armana prouvençau, Mistral a tout de suite compris le
parti que pouvait en tirer le mouvement de renaissance culturelle
félibréenne.
En Ariège, parmi la dizaine de concurrents, en français, en
occitan ou bilingues, c'est l'Almanac patouès de l'Arièjo, fondé en
1891 par le républicain Léon Gadrat, qui se distingue par la variété
et la qualité de ses textes (proverbes, contes, poésies, complaintes
et chansons) et de ses illustrations.
Publié jusqu'en 1936, cultivant plutôt l'humour que le genre tragique,
il se fait l'écho de l'époque face au progrès et aux défis du
XXème siècle : anticléricalisme, guerre de 1914, colonisation française
outre-mer, inventions techniques, rôle des femmes et changements
de mode de vie.
Choix éditoriaux, publicités, présentation, public, diffusion,
auteurs ou illustrateurs : cette étude retrace une entreprise de
presque un demi-siècle à laquelle, politiques, ecclésiastiques, érudits
et Ariégeois de tous horizons ont participé. Dans un temps où,
dans ses divers dialectes, l'occitan était le bien de tous.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.