Lamartine consacre au Prophète et à l'Islam, dans son Histoire de la
Turquie, un volume tout entier.
Pour rendre l'Islam accessible au lecteur occidental, Lamartine utilise
un vocabulaire chrétien : il parle de pontificat, d'apôtre, de sacerdoce
et d'assomption pour raconter l'histoire de Mahomet. Il s'attache à
souligner toutes les ressemblances possibles avec le Christianisme.
Aussi, sans oser répéter ce qu'il avait dit sur l'Islam à Vigny : L'Islam
est un christianisme purifié, il met en valeur, au style direct, la réplique
du roi chrétien d'Éthiopie accueillant des réfugiés musulmans, qui
reflète parfaitement sa pensée : entre ce que tu viens de dire du Christ
et ce qu'en dit notre religion, il n'y a pas l'épaisseur de ce brin d'herbe
de différence ! Allez, et vivez en paix.
A chaque fois qu'il le peut, Lamartine cite des chrétiens dans le sillage
du Prophète. Utilisant la célèbre parabole du semeur il affirme : Le
Coran fut évidemment dans son esprit la végétation de cette semence
de l'Évangile jetée en passant par le vent du désert dans son âme.
Le lecteur est peu à peu conduit à partager l'admiration de l'auteur pour
le Prophète, et le terrain devient propice pour le rapprochement entre
les deux civilisations, puisque cette animosité du vaste public
occidental à l'égard de l'Islam était principalement due au discrédit jeté
sur la personne même du Prophète. Il y a «malentendu». N'est-ce pas
là la formule généralement usitée pour entamer une procédure de
réconciliation ?
Dans cet esprit, il dira : Si la grandeur du dessein, la petitesse des
moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de
l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de
l'histoire moderne à Mahomet ?
Un chef d'oeuvre de conciliation : Mahomet y est décrit comme le
plus grand des hommes. Cependant, Lamartine rappelle que le
Christ est surhumain.
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