«Au milieu du XVIIe siècle, Calderon était le seul auteur
d'auto-sacramentels joué à Madrid : pour le royaume
d'Espagne, il était simplement le maître de la scène, l'écrivain
dont on offrait chaque année les éditions à l'empereur
d'Autriche et à la reine de France. Reconnaissance d'un
esprit à la fois débridé et logique, d'une intelligence persuasive
dans l'art de construire un équilibre dynamique : comme
poète et dramaturge, Calderon recherche une «céleste
architecture». Son exaltation poétique s'inscrit dans l'ordre
du retable. Les romantiques allemands n'ont pas manqué de
saluer en lui leur complice en symbolisme, leur frère en
religion et poésie, synonymes dans leur coeur.
Dans La Tour de Babel, Héber l'hébreu est le seul personnage
qui ose s'opposer à Nemrod, bâtisseur sacrilège
d'une tour qui veut monter jusqu'au trône de Dieu, dans le
vertige de la puissance humaine, en lui rappelant fermement
qu'il ne peut pas accorder à l'homme l'adoration qui n'appartient
qu'à Dieu :
«Puisse Nemrod, dans sa superbe,
Être une salutaire leçon
À qui veut, par présomption,
Toucher du doigt les mystères.»
Ici Calderon entre dans le XXIe siècle avec toute la saveur
de son lyrisme communicatif, la sagesse de sa foi, pour
moquer encore la vanité de toute-puissance des hommes,
simples atomes du bon-vouloir divin.»
J.-J. L.
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