La peinture italienne de la Renaissance au XVIIIe siècle

L'Accademia Carrara de Bergame, l'un des plus anciens et des plus importants musées d'art du Nord de l'Italie, a été fondée en 1755 par le comte Giacomo Carrara comme Galerie de peinture pour une École des Beaux-arts. À la mort du comte en 1796, l'Accademia hérita de sa collection et de son patrimoine, puis, au fil du temps, elle s'enrichit de manière significative grâce à d'autres legs : ceux de Guglielmo Lochis (1866) et de Giovanni Morelli (1891), mais aussi de plus récents, comme ceux de Francesco Baglioni, Carlo Ceresa, Cesare Pisoni, sans oublier le legs de sculptures de Federico Zeri (1998). Actuellement, le patrimoine du musée comprend presque deux mille tableaux, environ deux mille sept cents dessins anciens et à peu près neuf mille gravures, sans compter des sculptures et des objets d'arts appliqués, comme des petits bronzes, des porcelaines, des médailles, des éventails, des meubles et l'ancienne bibliothèque de Giacomo Carrara.

L'édifice qui accueille l'Accademia Carrara, réalisé entre 1804 et 1810 sur un projet de Simone Elia, va être restauré et agrandi pour répondre de manière efficace aux contraintes d'exposition d'un musée moderne. Quand il a fallu déplacer les oeuvres au moment du début des travaux, nous avons sélectionné un groupe de 65 tableaux et une sculpture susceptibles de représenter au mieux cette extraordinaire collection : cette sélection, centrée sur les trois principaux collectionneurs (Carrara, Lochis et Morelli), visait à mettre en évidence les choix culturels spécifiques de chacun d'entre eux.

L'exposition de cette sélection raffinée à la Fondation de l'Hermitage à Lausanne est donc l'occasion de « relire » des chefs d'oeuvre d'artistes très célèbres (Pisanello, Tura, Giovanni Bellini, Carpaccio, Botticelli, Benozzo Gozzoli, Raphaël, Titien, Lotto, Palma il Vecchio, Canaletto et Guardi, jusqu'aux meilleurs artistes de Bergame, comme Moroni ou fra Galgario), en tenant également compte de leur histoire à l'intérieur des collections et du musée. Il s'agit donc d'un premier pas vers l'élaboration d'un catalogue scientifique, qui complète celui de la collection Morelli, réalisé il y a désormais vingt ans.