La Légèreté au XIXe siècle : un nouveau régime ?
On considère d'ordinaire que le siècle français de la légèreté fut, par excellence, le XVIIIe siècle : frivole voire immoral, il met en scène le plaisir sous un jour avantageux, esprit de salon, contes libertins, style rococo et autres fêtes galantes. À cet heureux temps de l'otium aristocratique aurait succédé l'âge de fer qu'est le XIXe siècle, âge du negotium bourgeois, société marchande balançant entre nostalgie et mépris à l'encontre de la légèreté d'Ancien Régime. Autant de lieux communs dont cet ouvrage, à visée interdisciplinaire, se propose de réévaluer l'impertinence, à l'aune de la polysémie du terme.
Finesse opposée à l'esprit de sérieux, la légèreté est aussi frivolité malmenant la morale ; délicatesse allégeant la lourdeur de la matière, elle est par ailleurs inconstance face à la réflexion. Selon que l'on se place sur le terrain du corps - la silhouette de la danseuse, les parfums en vogue, l'automobile -, de la morale - le député, le coquin, la femme légère -, de la littérature - poésie, roman ou conte - et plus généralement de l'art, la légèreté manifeste une ambivalence qui offre un angle de vue aussi significatif qu'inédit sur le XIXe siècle.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.