La Jacquerie de 1358 est aujourd'hui absente des manuels
scolaires. Jules Michelet la décrivait ainsi : «La Jacquerie
est une vengeance de désespérés, de damnés ; c'est la
protestation du bon droit, et du droit à la vie, contre une
oppression séculaire, mais aussi, à l'origine, un moyen
de résister aux brigandages. L'exaspération des humbles,
chiens esragies, les pousse aux pires excès et, dans la folie
de leur désespoir, ils veulent faire payer cher en quelques
jours un arriéré de plusieurs siècles.»
Au milieu du XXe siècle, L'école Libératrice, journal du
Syndicat National des Instituteurs, publiait des fiches
pédagogiques à destination des enseignants, pour qu'ils
en instruisent leurs élèves. En 1958, pour le 600e anniversaire
de la Jacquerie, le syndicaliste Maurice Dommanget
y précisait : «La démocratie prend sa source dans la
volonté intransigeante et toujours en éveil, de se mutiner
contre l'arbitraire et l'oppression»
Ernest Lavisse écrivait que l'histoire avait pour but de
préparer «les jeunes âmes à de grands devoirs». Ne plus
former et informer les élèves, c'est en faire des «amnésiques
aveugles». «Epur si mueve» disait Galilée ! Tel
était le propos du colloque organisé à Clermont de l'Oise
par le Libre Pensée pour le 650e anniversaire, car la mémoire
de la Jacquerie perdure, sortie de l'oubli institutionnel
par les citoyens associés et vigilants.
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