Louis Hobey (1892-1960), instituteur, appelé au service
militaire fin 1913, est très vite happé par la Grande
boucherie. Il est au front en mai 1915, connaît dans les
tranchées toutes les horreurs possibles. Son livre n'est pas
un roman ; il retrace fidèlement son parcours et est donc
celui d'un vrai témoin de la guerre en même temps que
l'autobiographie de ses plus noires années. Il connut les
tranchées de l'Argonne et de la Somme, de l'Aisne, Juvincourt,
Craonne, etc. Caporal en 1916, sergent en 1918, il a
été cassé de ce grade en 1933, suite à un article qu'il aurait
publié contre la guerre. Fait prisonnier lors de la retraite
désastreuse de juillet 1918, rentré en France en janvier
1919, à près de 27 ans, il sera passé par divers camps de
prisonniers. Le sort de ceux-ci, généralement peu décrit
dans les livres de guerre, de même que la détresse des
«gueules cassées», à qui il consacre des pages très dures à
travers l'évocation du destin brisé de son meilleur ami, sont
deux aspects originaux, parmi d'autres, de son témoignage.
Hobey retrouve ensuite le foyer familial et un poste
d'instituteur. En 1932, il est directeur d'une école à deux
classes. Entouré d'autres militants, il applique dans son enseignement
les méthodes Freinet. Il est parallèlement
trésorier du Syndicat des Membres de l'Enseignement Laïc
de Seine-Inférieure et c'est dans la lutte syndicale, la
propagande pacifiste et antifasciste que se dérouleront pour
lui les années de l'entre-deux-guerres. Mobilisé un court
temps en 1939-1940, il se retirera dans le midi où il vivra ses
dernières années entre le Gard et la Drôme.
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