«J'aurais aimé être gaulois», dit un jour le jeune La Fayette, de bonne
noblesse d'Auvergne, héritier de Vercingétorix et défenseur avec lui
de libertés arvernes bien imaginaires. C'est pour la liberté américaine,
bien réelle, que, jeune homme un peu gauche, inexpérimenté, fort
riche et très amoureux de sa femme, il quitte tout, s'embarque sur
l'Hermione et combat jusqu'à la victoire de Yorktown en 1781.
A trente-quatre ans, idole de toute une jeunesse, c'est toujours la
liberté, maintenant française, qu'il tente de servir, de juillet 1789
à juillet 1791, et à laquelle il dévoue le reste de sa vie, sans s'être rallié
ni à l'Empire ni à la Restauration comme tant de survivants de la
grande période. Septuagénaire et à nouveau immensément populaire,
c'est encore la liberté qu'il sert en 1830, devenu républicain, lorsqu'il
aide à l'avènement d'une monarchie citoyenne dont il s'éloigne peu
avant sa mort, en 1834. Ainsi le héros des Deux Mondes a-t-il épousé
son temps, avec ses grandeurs et ses faiblesses, à la recherche d'une
voie moyenne entre révolution et dictature.
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