En 1931, à une époque où la République de Weimar subit une sévère
crise non seulement économique mais aussi politique, Carl Schmitt
publie un essai Le gardien de la Constitution - non encore traduit en français
- dans lequel il voit dans le Président du Reich la seule autorité qui peut
sauver la Constitution de Weimar. Son essai est en même temps une critique
en règle de la justice constitutionnelle et du contrôle juridictionnel de la
Constitution. À la lecture de cet essai, son collègue autrichien, Hans Kelsen,
récemment arrivé à l'Université de Cologne, réagit avec vigeur en rédigeant
une brochure tout aussi polémique, dénommée «Qui doit être la gardien de la
Constitution ?», par ailleurs traduite il y a peu en français. Il réfute longuement
la thèse schmittienne et se livre à une défense rigoureuse de l'idée même
du contrôle de constitutionnalité des actes de l'État. Telle est la controverse
sur le gardien de la Constitution qui a opposé, pour la première et la dernière
fois, deux juristes dont on s'accorde à dire qu'ils ont marqué leur époque et
leur discipline.
Dans les actes du présent colloque, tenu à Berlin (au Centre Marc Bloch)
le 21 juin 2006, les participants examinent les questions de théorie constitutionnelle
soulevées par cette controverse qui demeure d'une parfaite actualité.
Parmi les questions traitées, l'une des plus vives est et demeure celle consistant
à concilier la justification du pouvoir ici confié aux juges avec celle de la
démocratie.
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