Du théâtre nécessaire... Se réclamant lui-même du «théâtre de la
densité», Régis Moulu fait preuve d'une foisonnante créativité. Il réussit à
allier liberté d'expression et dramaturgie ténue dans des sujets
contemporains, ce qui lui permet d'être visionnaire et engagé.
Dans Femmes se désaltérant, deux femmes sont prises au coeur de
leur identité. Etant arrivées au bout de leur façon de vivre, elles décident
maintenant d'échanger leur vie. C'est donc l'histoire d'une double
transmission totale, comme pour mieux se mourir à soi-même, comme pour
mieux accueillir l'autre.
Vont-elles réussir dans cet infini jeu de confiance, cette mise en péril
consentie, cette drôle de logique jusqu'au-boutiste d'où exhale parfois la
moelle de l'inconscient ?
Dans L'Huître Décapitée, une femme qui veut troquer sa chair
inassumée contre un corps qu'elle souhaite performant, esthétique, voire
même atemporel a la chance de partager l'ambition d'un technoscientifique
capable de lui implanter nombre de biomatériaux. Ce dernier ne parlerait
déjà plus comme tout le monde... Son mari et sa meilleure amie
s'évertueront de la dissuader.
Mais que peut-on faire face à cette formidable motivation sourde
qu'est la souffrance ? De toute façon, l'intérêt des drames, n'est-il pas qu'ils
permettent à chacun d'accéder à l'essentiel, c'est-à-dire à la possibilité de
s'exprimer et de se réaffirmer ?
Attention : ce théâtre de la tension sans concession comporte
quantité de trouvailles qui pourront se savourer sous les épices du rire. Dans
de telles conditions, comment ne désirerait-on pas avoir le confort d'en
n'être que le lecteur-spectateur ?
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