Dans ce premier ouvrage d'une série de trois volumes, les auteurs proposent de revenir aux sources du mégalithique corse et de tenter d'approcher les systèmes de pensée des hommes du Néolithique qui s'ingénièrent à dresser et agencer ces lourdes pierres pendant cinq millénaires (du IXe à la fin du IVe millénaire).
Du moment de la découverte, de la qualité d'observation des lieux, de la précision des relevés de terrain naît une perception plus ou moins fine des éléments tangibles. Il faut, pour pouvoir proposer une interprétation scientifique - c'est-à-dire fondamentalement récusable, au sens de Karl Popper -, puiser dans les connaissances accumulées, user de comparatisme, de l'analyse des gestes, des processus et des techniques, mais aussi parfois, comme c'est le cas en Corse, des savoirs et des savoir-faire populaires.
Mais il faut aussi apprendre à se méfier des savoirs acquis, quels qu'ils soient, et parfois les remettre en question.
C'est à ce travail de déconstruction et de reconstruction que s'emploient les auteurs, dont le but avoué est de proposer une interprétation scientifique des faits collectés, et d'approcher les raisons sociologiques qui ont poussé les hommes préhistoriques à marquer leur territoire. Raisons qui peuvent conduire à dresser quelques lignes de force d'une pensée qui, par définition, échappe aux sens.
Le mégalithique en Corse, par sa richesse, sa diversité et la longueur de la période qui l'a vu se déployer est un terrain d'expérimentation idéal pour le développement d'une science archéologique basée sur le concret des découvertes et l'usage des outils intellectuels à la disposition des chercheurs, dont l'intuition personnelle, la curiosité et la générosité de la pensée ne sont pas les moindres...
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.