Des hommes et du cognac
« James voit les moues sceptiques, les
questions qu'ils se posent tous, comment
va-t-il se débrouiller sans le patriarche ?
Va-t-il être capable de reprendre les
rênes ? Et puis il y a le secret, ce secret de
fabrication, dont James a l'impression
que tout le monde est au courant sauf
lui. Quelques heures avant son décès,
Richard a appelé James à ses côtés,
d'un geste de la main. Le visage livide, le regard inhabité de ceux qui
se trouvent aux portes de la mort, comme si elle les grignotait déjà, ou les poussait dehors, il a soufflé deux ou trois phrases. Il délirait peut-être. Mais parce qu'il chuchotait James a eu l'impression qu'il lui confiait quelque chose. Il chuchotait parce qu'il n'avait plus de voix, c'est tout. Il disait, Whitehouse, c'est Whitehouse qui sait. [...] Il y a quelque chose... qui fait que nous allons... devenir le producteur le plus connu au monde. Richard a soudain tendu sa main jaune et osseuse et s'est agrippé à celle de son fils. Et il a soufflé ces mots, les derniers de sa vie : On nagera. Tu sais nager ? Alors tu nageras. Puis une terrible panique a envahi ses traits. Et le silence s'est refermé sur lui comme un manteau de pierre. Tu sais nager ? Tu nageras. »
Secret de fabrication, secret(s) de famille, secret de la résistance aux épreuves... C'est à travers le prisme de cette alchimie improbable, hautement hasardeuse, que tournent les innombrables verres de cognac dont Yolaine Destremau nous raconte, ici, la saga fabuleuse depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours. Un roman au plus près des coeurs et des âmes.
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