Les brefs mémoires et la correspondance de l'abbé Edgeworth de
Firmont, ultime confesseur de Louis XVI, ont été publiés presque
huit ans après sa mort en 1807, sous la Restauration. L'essentiel a
été repris en Angleterre, au sortir de la Seconde Guerre mondiale,
dans une petite monographie, traduite en France à l'occasion du
bicentenaire de la Révolution. Ces textes et cette étude n'avaient
toutefois donné lieu à aucune approche historique de fond. La
découverte d'une trentaine de lettres manuscrites nous a donné
l'occasion de reprendre l'ensemble de ces textes pour les faire
mieux connaître.
On trouvera réunis ici les textes de 1815 et 1818, dont la
Relation des derniers instants du Roi et ces lettres nouvelles sont
aussi intéressantes sur la vie et l'esprit de leur auteur qu'utiles pour
vérifier l'authenticité des pièces déjà publiées. L'introduction fait
état des connaissances sur le personnage, par la mise en lumière
de ses réseaux de relations et d'amitiés en France, en Irlande, en
Angleterre et ailleurs, de son statut institutionnel dans l'Église de
Paris pendant la crise révolutionnaire (historiquement douteux
avant ces nouvelles lettres), de son lien à la famille royale aux
Tuileries puis au Temple, de ses fonctions auprès de Louis XVIII
émigré, de ses convictions sur le rapport du politique et du religieux, et de sa spiritualité.
Cette première étude sur un homme dont le souvenir qu'on en
garde se réduit le plus souvent au célèbre « Fils de Saint Louis,
montez au ciel », qu'il ne se souvenait plus d'avoir prononcé un
certain 21 janvier 1793, permet aussi d'entrevoir quelques personnalités,
maintenant bien oubliées, du clergé contre-révolutionnaire.
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