Pierre Corneille (1606-1684)
« Connais-tu bien don Diègue ? », demande don Rodrigue.
« Connaît-on bien Corneille ? », demandons-nous... On le croit.
Et, cependant...
« Que je sens de rudes combats ! / Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse : / Il faut venger un père, et perdre une maîtresse : / L'un m'anime le coeur, l'autre retient mon bras. / Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme, / ou de vivre en infâme, / Des deux côtés mon mal est infini. / O Dieu, l'étrange peine ! / Faut-il laisser un affront impuni ? / Faut-il punir le père de Chimène ? »
- On ne retient de lui que six ou sept pièces, alors qu'il en écrivit plus de trente, qui furent traduites et représentées avec succès dans toute l'Europe.
- On fait l'impasse sur ses comédies, jugées négligeables, alors qu'elles contiennent des merveilles ; ses oeuvres de piété sont passées sous silence, alors qu'elles sont une composante majeure de son oeuvre et un fleuron précieux de son génie.
- On veut que vieilli, pauvre et malade, il se fût trouvé abandonné de tout son talent, alors que ses dernières pièces comptent encore des chefs-d'oeuvre et que sa misère finale est une légende.
- On fait de lui le chantre du conflit entre l'amour et le devoir, et du Cid l'exemple type de ce conflit, alors que, pour lui, l'amour et le devoir vont toujours de pair et que, par amour, les amants se doivent à leur devoir.
Dans ce « Qui suis-je ? » Corneille, l'auteur s'efforce de faire justice de tous ces faux sens, confusions et idées reçues.
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