Parmi les dieux du panthéon grec, Dionysos, Bacchus chez les
romains offre un intérêt particulier par les singularités et les
contradictions qu'il présente. Isolé des autres Dieux, il incarne un
absolu, l'absolu du plaisir, de la cruauté et de la souffrance.
Infiniment Turbulent, le Dieu s'empare de tout et possède le vivant
comme l'inanimé. Lorsqu'il surgit, le multiple toujours l'accompagne.
Divers et imprévisible, le masque qui le dérobe est aussi
celui qui le révèle.
Ses légendes sont riches d'interprétations et ses récits restent
éternels. Père de la vigne et de ses fruits, il est à l'origine d'un
nouveau modèle religieux, social et politique, où les femmes ont
droit de cité. Avec l'apogée du Christianisme, la figure de Bacchus,
tantôt divertissante, tantôt grave, s'est modelée au fil des siècles sur
l'aventure humaine. L'Occident n'a d'ailleurs jamais cessé de
l'évoquer. Proscrit par la religion dominante, c'est à travers les arts
et les traditions populaires médiévales qu'il survécut. Viril ou
féminisé, jeune ou vieux, barbu ou imberbe, ce dieu des ivresses
spirituelles et corporelles, des transes et des festins, de l'inspiration
poétique ou des mystères religieux incarne l'Homme dans son
entier.
D'images en contre images son visage est complexe et nous
amène à nous interroger sur le désir de tout être humain de se
dépasser et de se métamorphoser en dieu ; de s'interroger sur l'identité
et l'altérité à soi-même, de s'interroger sur les relations sociales
et enfin il nous aide à comprendre l'homme et le sacré.
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