De nombreuses disciplines ont contribué au développement
d'une nouvelle forme de pensée apparue récemment
qui conteste, critique, cherche à dépasser un rationalisme
hérité du XVIIe siècle et jugé par trop simplificateur, inapte
à rendre compte de la complexité du réel sur lequel on doit
travailler aujourd'hui.
Qu'en est-il de l'architecture ?
Peut-elle rester à l'écart de ce mouvement des idées ?
La mythique cabane des origines, le temple, le palais,
la villa, l'immeuble de rapport, le grand ensemble marquent
une évolution, parallèle à celle des sociétés, caractérisée par
l'accroissement de la complexité des facteurs intervenant
dans la conception.
La critique du rationalisme en architecture développée
dans la première partie du livre contribue à dépasser toutes
les pensées simplificatrices à propos de l'architecture et
de la ville. L'architecture ne peut pas se penser aujourd'hui
sans la ville, ni la ville sans ses habitants. L'architecture doit
donc convoquer à son chevet non seulement la technique
et le design, mais également l'urbanisme, la sociologie,
la psychologie, l'histoire voire la mythologie, la culture,
la démographie, l'économie, l'écologie...
La seconde partie (parcourant l'oeuvre de Louis Kahn,
Luis Barragán, Henri Gaudin, Vittorio Gregotti,
John Hejduk, Peter Eisenman, Bernard Tschumi,
Christian de Portzamparc, Renzo Piano) vise à faire prendre
conscience de la pertinence et de la puissance des outils
conceptuels qui ont été forgés par des penseurs issus de
domaines très divers, aussi bien en sciences exactes qu'en
sciences humaines, et que l'on peut regrouper sous le label
«pensée de la complexité».
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