Les Funérailles princières en Europe
XVIe-XVIIIe siècle
2. Apothéoses monumentales
Les tombeaux princiers comptent souvent parmi les chefs-d'oeuvre de l'art. Dans l'Europe
de l'époque moderne, ils prolongent la vie terrestre des souverains par une apothéose
monumentale. Cette esthétique de la mort, présente dans toutes les civilisations, ne saurait
occulter la motivation première de l'entreprise de monumentalisation : celle du faire mémoire.
Comme les rituels de funérailles, l'édification d'un tombeau doit s'analyser en termes de stratégie politique.
Prenant acte de la grande diversité des monuments funéraires élevés par les princes dans l'Europe du XVIe au XVIIIe siècle, cet ouvrage s'interroge sur les raisons qui les ont fait naître et
sur les significations dont ils ont pu être, investis. Ainsi sont abordés les rapports entre tombeau
et territoire, tombeau et construction lignagère, tombeau et idéologie monarchique, tombeau et
état « moderne ». Au fil des siècles se produit une évolution complexe, si ce n'est contradictoire :
désinvestissement de l'espace public de l'église au profit de la nécropole, de la crypte, voire de
la sépulture individuelle ou privée ; abandon de la sculpture monumentale de la Renaissance
pour l'exaspération rhétorique du sarcophage (aire germanique et nordique), voire renonciation
au tombeau de corps et valorisation du monument de coeur (les Bourbons). L'art funéraire, ne
disparaît pas pour autant. Il triomphe dans l'éphémère des catafalques, véritable média de la
gloire des princes et de l'idéologie monarchique depuis le XVIe siècle.
Ce volume est le deuxième d'une trilogie consacrée aux funérailles princières de l'Europe
moderne. Le premier, Le grand théâtre de la mort, s'intéresse aux rituels. Le troisième aborde
les commémorations et la perception de la mort des rois par l'opinion publique.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.