Confronté par définition aux délicates missions de socialisation et
de rééducation, le travail social est aujourd'hui sommé de pallier le
délitement de l'État providence, de faire face à la vulnérabilité de
masse, d'accompagner l'injonction pour tout un chacun à devenir
soi. On lui demande de répondre à cette souffrance dont on ne sait
plus bien si elle est sociale ou psychique.
Le travail social est-il encore possible ? Pour répondre à cette question,
les auteurs explorent ici les pratiques renouvelées des intervenants
sociaux, qui, au front, sont exposés à ces situations limites mais de
plus en plus courantes, où toute visée de ré-insertion paraît
impossible, où l'intervention d'urgence est à recommencer chaque
jour, où l'épuisement professionnel menace à tout moment ; bref,
où la relation d'aide est sans cesse à reconstruire.
Cet ouvrage s'intéresse donc à ces dispositifs où, davantage que
l'usager lui-même, c'est la relation qu'il convient d'étayer. La
définition de la «personne psychique» s'en trouve modifiée et les
compétences cliniques et relationnelles du travail social redéployées
et étendues. Les auteurs nous invitent à redécouvrir les savoirs
psychologiques à l'oeuvre dans le travail social. Ils montrent que les
tableaux cliniques de la désocialisation formulés par les intervenants
ont davantage recours au vocabulaire de la panne et de la souffrance
qu'à celui du retard ou de l'inaptitude. Où l'idéal éducatif avec son
programme d'émancipation sociale doit coexister de plus en plus
avec une pragmatique des attachements. Ils proposent ainsi une
véritable radiographie des nouveaux contours du travail social.
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