En 1470, Jean Heynlin, prieur de la Sorbonne, installe,
dans le cadre universitaire, la première imprimerie
française. L'atelier, animé par les prototypographes
Ulrich Gering, de Constance, et Michel Friburger, de
Colmar, imprime en Sorbonne les ouvrages destinés
à la communauté universitaire : classiques latins et
ouvrages d'érudition à destination des étudiants
et de leurs maîtres. Ce fut l'origine de l'édition en
France.
Victor Müller (1830-1871) a vécu de 1851 à 1858 à Paris. Il y a travaillé chez Ary Scheffer,
chez Couture. Il a, «la boîte à peinture sur le dos», découvert la forêt de Fontainebleau et
les peintres de Barbizon. Il a connu Courber, dont on décèle l'influence dans sa production
dès 1855. Il sera plus tard l'un de ceux qui introduiront dans les pays allemands une véritable
«courbetomanie». Les lettres inédites ici publiées, accompagnées d'une riche iconographie,
sont conservées au Städel Museum de Francfort. Elles constituent un document rare,
passionnant à plusieurs titres : l'historien de l'art y lira tout l'enthousiasme du jeune artiste,
mais sa perplexité aussi dans un lieu où la peinture se joue ; le sociologue y trouvera les
données chiffrées du coût de la vie à Paris, où pour l'artiste débutant la question d'argent est
douloureuse, tant la capitale française est chère ; l'amateur découvrira le peintre en gestation,
et tous, peut-être, s'amuseront des relations pleines de délicatesse et de difficulté qui lient le
fils à sa mère. Cette correspondance nous rappelle aussi à quel point, avant les ostracismes
de 1870, Paris était pour les artistes allemands une ville de liberté et de création.
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