Cet ouvrage n'a pas seulement une valeur documentaire. Il resitue Georges Rodenbach, figure essentielle quoique méconnue de la Jeune Belgique, dans cette mouvance dont Paul Gorceix, ses abondants travaux le prouvent, est l'un des plus éminents connaisseurs. Il révèle qu'on ne doit pas seulement à Rodenbach ce roman-culte qu'est Bruges-la-Morte, l'oeuvre en prose qui a occulté les autres, Le Carillonneur notamment, mais un regard particulièrement lucide et visionnaire sur l'art de son temps.
Ce regard est d'abord celui d'un journaliste au sens le plus noble du terme. Gorceix nous expose la façon pittoresque dont le goût de la chronique lui est venu : en rédigeant une feuille pour vacanciers sur le littoral belge. Cela lui a suffi pour comprendre les attraits et les atouts de ce que Jorge Luis Borges appelait « la littérature qui se dépêche ». Il deviendrait un orfèvre de cette spécialité. Il se sentait un devoir d'informer ses compatriotes de ce à quoi, du fait de son exil à Paris, il pouvait assister des premières loges. Sa position mitoyenne lui permettait d'adopter tout naturellement l'attitude idéale du bon journaliste, faite de distance et de proximité à la fois, d'adhésion et de détachement.
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