
Les narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et
de père allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré
dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents
restaient dans leur village d'Aïn Deb, près de Sétif. En
1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg.
Pour les deux fils, le deuil va se doubler d'une douleur bien
plus atroce : la révélation de ce que fut leur père, cet Allemand
qui jouissait du titre prestigieux de moudjahid...
Basé sur une histoire authentique, le roman propose une
réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de
Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et
proches : la Shoah, vue à travers le regard d'un jeune Arabe
qui découvre avec horreur la réalité de l'extermination de
masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation
des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens
qui s'y trouvent depuis deux générations dans un abandon
croissant de la République. «À ce train, dit un personnage,
parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop
naïfs, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement
constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si
vous voulez seulement la contenir dans ses frontières
actuelles.» Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire
entendre une voix d'une sincérité bouleversante.
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