Le cheval de César ou Le mythe des révolutions techniques

Le cheval de César

ou le mythe des révolutions techniques

Dire que « César, pour aller de Rome à Paris, mettait à peu près le même temps que Napoléon » (R. Aron), comme si aucun progrès significatif n'était venu améliorer les transports en 18 siècles, c'est ignorer les changements qui n'ont pu manquer de faciliter les voyages et méconnaître le développement continu des techniques. Depuis l'invention de l'outillage de pierre, leur évolution s'est poursuivie le plus souvent sans ruptures brusques, nourrie de progrès lents dont l'acquis demeure et, tôt ou tard, ouvre des voies nouvelles. Ceci n'exclut pas l'irruption plus spectaculaire mais aussi plus rare de concepts nouveaux qui, naturellement, sont plus aptes à être perçus comme les seules clés du progrès.

Si certains facteurs économiques et sociaux peuvent accélérer ou même décélérer le rythme de cette évolution, il n'y a pas à proprement parler de « révolution technique ». L'innovation arrive en son temps, rendue possible par une convergence de moyens tendant vers un équilibre qui commande le basculement d'un « complexe technique » dans un autre. Processus où recherche fondamentale et nouvelles techniques se relancent mutuellement en une constante interaction.

Avec une extraordinaire richesse d'informations empruntées à divers secteurs importants de la technologie, l'auteur analyse la logique de succession et la dynamique de transformation propres à la créativité technique.