De 1884 à nos jours, les conceptions avancées par William James
sur L'émotion font débat.
Georges Dumas proposait qu'on en laisse la discussion aux physiologistes.
On a trop oublié, en effet, qu'avant d'être professeur de psychologie
puis de philosophie, James soutint sa thèse de médecine à
Harvard et y enseigna la Physiologie de 1872 à 1880. Aussi sa théorie
selon laquelle l'émotion ne serait «rien autre que la sensation des
effets corporels réflexes de ce que nous appelons son "objet"» (ce
dont il déduira qu'en voyant son enfant mort on était triste «parce
qu'on pleurait», et non qu'on pleurait parce qu'on était envahi par une
immense affliction) est celle d'un médecin cherchant à «donner
corps» aux vécus psychiques, et d'un physiologiste qui avait déjà
réduit le «sentiment de l'effort» aux seules sensations de la contraction
musculaire effectuée.
Un vaste mouvement de recherches neuropsychologiques
, inauguré
par Sir Charles Sherrington, a opposé aux conceptions jamesiennes
le rôle de nombreuses formations encéphaliques interconnectées à
l'origine des vécus et des expressions émotionnels. Cependant, James
garde des partisans chez les psychophysiologistes actuels, et certains
faits semblent toujours plaider en sa faveur.
Voilà qui justifie que l'on réédite, dans sa lettre, ce que James a
écrit, tant sur un plan doctrinal que dans ses réponses aux objections
de W. Wundt, W.-L. Worcester, et autres contemporains.
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