Les discussions passionnées dont le conflit du
Moyen-Orient est l'objet tournent en grande partie
autour de la relation des Juifs avec l'Etat d'Israël. Ceux-ci
se voient reprocher de divers côtés un parti-pris
sioniste en des termes équivoques.
L'antisionisme ne serait-il que le masque d'un nouvel
antisémitisme ? Léon Poliakov fait l'historique et le
point de la question.
Au temps du procès Slansky et de l'affaire des "médecins
empoisonneurs" de Moscou, le sionisme était
accusé, en des termes qui rappelaient les anciens thèmes
nazis, d'être le fer de lance d'un complot mondial anti-soviétique.
Or, cet antisémitisme stalinien était contraire
à la politique suivie par le régime communiste avant les
Grandes Purges, lorsqu'il conciliait un antisionisme de
principe avec une lutte implacable, inaugurée par
Lénine, contre toutes les formes d'antisémitisme et de
haines raciales.
La connaissance de ces faits permet d'apporter quelque
clarté dans une controverse à propos de laquelle il
convient d'opérer des distinctions suivant les régions et
les régimes, puisque des intérêts et toutes sortes de
considérations s'emploient à alimenter les campagnes
antisionistes. "Au Moyen-Orient - écrit Léon Poliakov -
il s'agit d'abord de la volonté de détruire l'Etat juif. Du
côté de l'Occident, la convergence antisionisme - anti-sémitisme
est récente et, faut-il l'espérer, conjecturelle.
En Russie, il s'agit d'une tradition gouvernementale
remontant à une vingtaine d'années et dont les récents
événements et purges antijuives en Pologne, par exemple,
montrent la portée internationale".
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