De L'Humanité de Jaurès au Populaire de Léon Blum,
la vie d'Amédée Dunois (1878-1945) est indissociable de
l'idéal socialiste pour lequel il sacrifia sa vie en entrant en
résistance dès juillet 1940. La retracer, c'est parcourir cinquante
années de l'histoire du socialisme, retrouver les
grandes heures et les fractures d'un parti plus que centenaire,
le plus vieux aujourd'hui à exercer encore le pouvoir.
De son passé anarchiste jusqu'au congrès d'Amsterdam
où il rompt avec les illusions de sa jeunesse, du syndicalisme
révolutionnaire à son adhésion à la SFIO, de
l'assassinat de Jean Jaurès, attablé à ses côtés, à son refus de
l'Union sacrée, il est peu d'événements touchant le socialisme,
dont il fut un des penseurs, auxquels il n'ait été
mêlé.
Rédacteur en chef de L'Humanité au moment du
congrès de Tours, il joue un rôle déterminant dans la
conversion de la majorité socialiste au communisme. Délégué
du PCF à Moscou après la mort de Lénine, il est
confronté à la lutte qui oppose Trotski, qu'il a connu à
Paris, à la troïka Zinoviev-Kamenev-Staline. Il reviendra
désabusé de Russie, sans être exclu ni démissionner, faisant
le choix de l'opposition interne.
Les années 1930 le voient revenir à la «vieille maison»
et devenir une des grandes plumes du Populaire. Dénonçant
les accords de Munich comme une capitulation et le
pacifisme défaitiste d'une majorité de socialistes qui s'apprêtent
à voter les pleins pouvoirs à Pétain, il est à l'origine
du Comité d'action socialiste clandestin et de la poignée
de socialistes résistants qui, dans la foulée du Conseil
national de la résistance, reconstruisent le parti. Un destin
auquel il manquait peu de choses - qu'Amédée Dunois
revienne de déportation - pour échapper à l'oubli dont il
est aujourd'hui victime.
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